Malgré les hommes et leurs lois cruelles,
Tu embaumes mes nuits et métamorphoses
Ma sinistre vie en chants mélodieux :
Ton cœur attendri projette à mes yeux
Les rêves d’enfants que tu recomposes.
L’esprit apaisé par cette vision
J’invente aussitôt un plan d’évasion :
Il doit m’entraîner loin de ma prison
Vers un paradis rayonnant de fleurs
Où l’amour pourra effacer mes pleurs
Et emplir ma vie d’espoir à foison.
Courant et volant au-dessus des flots
On croirait filer sur un paquebot
Mené tendrement par un doux sultan :
Gai comme l’oiseau, empereur des cieux,
Ce charmant joueur ou prince audacieux
Me fait oublier mes tourments d’antan.
Comme un nouveau-né j’entre chaque jour
Dans un monde de mystère et d’amour,
Un temple serein de cœurs innocents
Qui m’offrent leurs bras radiés de tendresse.
L’homme est un enfant privé de jeunesse
Qui garde le cœur d’un adolescent.
13 Janvier 1970
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