Il fait beau, c’est l’été : les hymnes captivants
Qui s’échappent des bois se perdent dans la lande ;
Assis au pied d’un pin au long corps frissonnant
Deux amants sont bercés par ces chants qu’ils entendent.
Tendrement enlacés dans ce vibrant tableau
Ils admirent sans bruit le vol des libellules
Avant que sur l’azur se dépose à nouveau
Le voile trop obscur du prochain crépuscule.
Lorsque tombe la nuit, leurs deux corps enlacés
Se reflètent dans l’eau d’un étang cristallin
Et chacun peut les voir, sur un tronc adossés,
Le visage tourné vers ce miroir divin.
On n’entend aucun bruit : seul le spectre du vent
Qui plonge en rugissant dans le bruissant feuillage
Se transforme aussitôt en un tendre serment
Que les deux amoureux reçoivent en hommage.
Dans la nuit parfumée les amants se redressent :
Leurs deux corps rapprochés dans l’ombre qui s’éteint
Augmentent la magie de cette nuit d’ivresse
Qui a la pureté d’un bonheur enfantin.
Puis au petit matin les ombres se retirent ;
Se tenant par la main les amants disparaissent
Dans le temple secret des songes d’avenir
Qui les recouvrira d’un voile de jeunesse.
Jamais je ne pourrai oublier le bonheur
De ces jeunes héros rayonnants de beauté ;
Imprégnés d’un halo d’éternelle douceur
Tous deux se sont étreints devant l’éternité.
12 Juillet 1967