Qui envahit sans bruit l’univers décadent ;
Mais lorsqu’un voile obscur dérive vers le port
Je me sens tiraillée par un rêve obsédant.
Un tumulte incessant tambourine mon cœur
Qui ne peut résister à l’assaut démentiel,
Mais j’espère qu’un jour un rayon de bonheur
M’offrira un destin aussi doux que du miel.
Cette exquise pensée cependant doit périr
Car nul ne parviendra à apaiser mon âme
Ni à me redonner la force de guérir
Face à un magicien destructeur et infâme.
Je ne désire point me jeter dans les flots
Mais si l’espoir se meurt et si l’amour me fuit
Dans un gouffre béant aux terribles sanglots
J’irai me fracasser quand renaîtra la nuit.
Aussitôt mon trépas je rejoindrai gaiement
Le temple mystérieux ruisselant d’allégresse,
Puis je m’exilerai dans ce havre clément
Où j’irai oublier l’objet de ma détresse.
Adieu vie sans saveur, adieu monde ambitieux,
Adieu vieux ennemis qui saccagez mon cœur,
Je pars emplie d’espoir vers de limpides cieux
Où sans aucun regret j’irai sécher mes pleurs.